La qualité des produits avant tout
Chérine est chargée de défendre et de promouvoir un patrimoine qu’elle a appris à connaître
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Quelles sont vos missions au sein de cette association ?
Cette dernière regroupe quatre coopératives agricoles de Noirmoutier : la pomme de terre, le sel, l’activité ostréicole et la pêcherie artisanale. Mon job en tant que cheffe de projet est de fédérer ces quatre structures autour d’un projet commun, et de promouvoir les produits de notre terroir à travers la marque Saveurs de l’île de Noirmoutier. Je suis donc à la fois au bureau et sur le terrain à la rencontre des producteurs. Je suis garante de la qualité des produits, en rappelant leurs cahiers des charges et en réalisant des audits. Notre marque garantit la provenance de nos aliments. Les partenaires que je démarche, les restaurateurs par exemple, y sont sensibles.
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Quelle traduction concrète prennent vos démarches ?
Dernièrement, certains chefs ont proposé un menu Saveurs de l’île de Noirmoutier. Nous avons également créé des sets de table reprenant la carte de notre territoire et les différentes zones de production, nous étions représentés sur le village du Tour de France au début de l’été… Bref, les opérations de communication sont nombreuses et n’ont qu’un seul objectif : faire rayonner notre patrimoine et le défendre. Aujourd’hui, les quatre coopératives rassemblent plus de 230 producteurs.
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Le patrimoine culinaire du département vendéen est-il particulièrement riche ?
Indéniablement. D’ailleurs, lorsque je ne suis pas aux Saveurs de l’île, je travaille chez Vendée Qualité, à La Roche-sur-Yon, où je suis chargée de certification. Les produits labellisés sont nombreux dans notre département : la brioche vendéenne, les sardines de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les volailles de Challans, le bœuf vendéen…
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Pourquoi avoir choisi de vous orienter vers la qualité ?
Je suis arrivée en France, à l’École supérieure d’agricultures d’Angers (ESA), après avoir suivi un bac+4 en nutrition et diététique au Liban. Première de ma promotion, j’ai pu déclencher une bourse Erasmus Mundus et venir étudier en France. J’ai toujours été attirée par le lien entre agriculture et santé, mais je voulais remonter à la source, à la ferme ! Dans le master Food identity que j’ai suivi à l’ESA, la qualité était omniprésente. La formation rassemblait des étudiants venus d’une vingtaine de pays, et, pendant deux ans, nous avons étudié en France, en Angleterre, en Italie et en Espagne, pour apprendre les rouages de la qualité sur le terrain. Comment écrire un cahier des charges, faire de l’analyse sensorielle, labelliser un produit mais aussi le marketer et le promouvoir… Tout a été passé en revue !
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Aujourd’hui, quelles sont vos ambitions ?
La plupart des étudiants de ma promotion sont rentrés dans leur pays d’origine après leur formation, soucieux de mettre en application chez eux, ce qu’ils avaient appris ici. En acceptant ce CDI, j’ai saisi une opportunité, mais on ne sait jamais comment les choses vont évoluer. Preuve en est, il y a de cela quelques années, je ne m’imaginais pas rester en France, et pourtant… ! J’aime ce que je fais : écrire un cahier des charges IGP, c’est parler de l’histoire du produit, évoquer le passé et tout ce qu’ont fait les producteurs pour le protéger, c’est vraiment une partie du métier qui me passionne.
Article extrait de Ouest-France, édition spéciale 120 ans ESA
Crédit photo: CHÉRINE MASRI, Coopérative de sel Noirmoutier | Texte : Émilie WEYNANTS
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