Le problème des antibiotiques
Réduire l’utilisation des intrants médicamenteux, c’est l’un des objectifs visés par la recherche au sein de l’URSE, à l’ESA. Ce terme désigne en fait toutes les molécules prescrites par un vétérinaire et utilisées à des fins de résolution ou de prévention de soucis de santé. Ces intrants sont très nombreux et certains posent aujourd’hui de vraies questions pour la société. C’est le cas des antibiotiques.
En effet, les antibiotiques administrés aux animaux font partie des mêmes familles d’antibiotiques utilisés chez l’homme. Leur utilisation en élevage est devenue controversée car, au fil des années, se sont développées des résistances chez certaines bactéries. Ceci est entre autres lié au fait qu’une partie des antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire se retrouvent sous forme active dans l’environnement, la plupart étant en plus assez persistants, a souligné l’INRA (conférence sur les intrants médicamenteux en agriculture et en santé de 2015).
Ainsi, un homme atteint d’une infection par une bactérie résistante peut voir sa vie en danger si on ne trouve pas d’autres traitements antibiotiques. Un cercle vicieux se trace entre une course au développement de nouvelles molécules antibiotiques face à l’apparition de bactéries résistantes.
Pour résumer, les antibiotiques c’est pas automatique, que ce soit en médecine humaine ou vétérinaire !
C’est dans cette optique que le ministère de l’agriculture a lancé le plan Ecoantibio, d’abord en 2012, puis dans une seconde édition en 2017 suite au succès estimé de la première version : 20% d’exposition des animaux aux antibiotiques en moins. L’ESA a également compris cette problématique, et en a fait le sujet d’un projet de recherche de l’URSE : le projet RedAB.
Sébastien Couvreur, Enseignant-chercheur, URSE